Pauline page 58 : Des histoires vraies

Yvette et Jean habitent Rieumes, près de Toulouse. Pauline et Maximilien habitent Paris.

Chaque été, ces derniers passent quelques semaines avec leur fille qui habite en face de la maison de Joséphine.

Joséphine est née en 1909, et a une petite dizaine d'années.

"Des histoires à lui, des histoires vraies."

J'adore cette phrase.

J'aurai l'occasion d'en reparler...

Quelles sont donc ces histoires vraies que le Parisien raconte à cette jeune fillette de 10 ans, au fin fond de sa campagne, qui n'a jamais voyagé plus loin que le village de son oncle, à 20 kilomètres, chez qui elle passait les étés de 1914 à 1918 pour aider à tenir la ferme pendant que les hommes étaient à la guerre ?

Peut-on imaginer le regard émerveillé de cette enfant, l'excitation suscitée par ce parisien, descendu de la capitale en train et en diligence, suite à une série de hasards incroyables et tellement romanesques ? Il est venu de si loin, et il s'installe là, au coin du feu, et lui raconte sa vie... une vie pleine d'aventure comme vous allez le découvrir dès la semaine prochaine.

Remarques : Dire que Rieumes est très joli... ça me paraît toujours un peu étrange. Rieumes est une petite ville qui a surtout la particularité d'avoir longtemps eu un marché extrêmement actif. D'où toutes ces places, place de la volaille, place du foirail etc. Aujourd'hui, même s'il n'a plus rien à voir avec ce qu'il était, le marché se tient encore tous les jeudis matins. Dans la région, il n'y a guère qu'à Samathan que le marché a conservé un certain dynamisme.

Mais à l'époque, c'était un marché très important au niveau local. On venait de tous les villages alentours pour acheter et vendre ses produits. Rieumes a donc un statut étrange. Ce n'est pas une ville-musée, elle n'a rien de magnifique. Mais il y règne une atmosphère difficile à décrire, un certain dynamisme, une certaine résistance à se transformer en ville dortoir de la banlieue de Toulouse.

Pour Joséphine, Rieumes est le centre du monde. Et pour moi aussi d'ailleurs.

Autre remarque : Vous n'imaginez pas le mal que je me suis donné pour tenter de trouver une photo de cheminée qui aille avec mon histoire. Quand je pense que j'ai passé mon enfance assis à coté de mon arrière grand-père maternel au coin de la cheminée (à 10 km de Rieumes)... si j'avais eu un smartphone, j'en aurais des photos !

La cheminée, surtout dans mon souvenir d'enfant, c'était presque une pièce à part entière. J'aurais bien aimé retranscrire dans mon roman-photo cette atmosphère si propice aux histoires "vraies", aux confidences un peu modifiées, au quotidien qui se transforme (à peine sans le vouloir) en fantastique. Avec le bruit du feu qui crépite, la danse fascinante des flammes et l'odeur des haricots qui mijotent...

C'est pas facile le roman-photo. On n'est pas libre comme avec le dessin. Si j'avais su dessiner, si j'avais fait une bande-dessinée, je pense que j'aurais consacré une page entière sur ce passage des histoires au coin du feu.

Comments

[LNMahelia]

merci pour cet énième épisode ... j'ai l'impression d'entendre mes grands-parents, Paix à leurs âmes, nés en 1914 et 1919 ...

[Fr du LHERM]

Olivier,je suis avec intérêt les histoires de Joséphine pour qui j'ai une pensée toute particulière le jeudi quand je fais le marché.Je pense que bientôt le platane lui fera de l'ombre.

Pensées du village à 10 km de Rieumes!

Françoise